Retour d’expérience sur les ouvrages et aménagements récents de stabilisation du trait de cote du département de la manche : comportement des structures et conséquences environnementales
Résumé
Confronté à une reprise soutenue de l’érosion du trait de côte depuis quelques années, plusieurs collectivités locales du Département de la Manche se sont tournées vers des dispositifs de stabilisation du trait de côte encore rarement mis en oeuvre sur le littoral français. Des géotubes de 25 m de longueur d’une part et des géocontainers, de plus petit gabarit (2,5 m×2 m×0,5 m) d’autre part, constitués tous les deux d’une enveloppe externe en polypropylène, ont été disposés sous forme d’épis perpendiculaires au rivage ou parallèlement à ce dernier, en pied de dune. Sur un autre site, un choix différent a été fait avec la mise en place d’une batterie de pieux en bois serrés, dressés verticalement à quelques mètres en avant du trait de côte en érosion. Le suivi topographique de l’environnement et des structures sur environ 5 années a mis en évidence une efficacité partielle de ces structures, insuffisantes pour stopper complétement l’érosion lors des tempêtes Eleanor en janvier 2018 et Ciara en février 2020. Pour les structures modulaires, en matériaux plastiques, leurs déformations sous l’effet des vagues sont apparues relativement importantes. De plus, elles sont vulnérables à des actes de vandalisme. Pour l’ouvrage en pieux de bois, si l’efficacité reste mitigée au bout de cinq années en termes de stabilisation de la plage et du trait de côte, dont l’évolution dépend également d’autres considérations locales (proximité d’autres ouvrages), sa stabilité et son intégration environnementale apparait finalement plus satisfaisante que les aménagements précédents avec un caractère de réversibilité aussi important.
MOTS CLEFS : ouvrages de gestion du trait de côte, expérimentations, impacts environnementaux, littoral sableux normand.
Abstract
Faced with an increasing shoreline retreat in the recent years, several local authorities in the Département de la Manche (France) chose coastal protections rarely experimented along the French coasts. Geotubes of 25 m length and smaller geocontainers, both made with polypropylene geotextiles were deployed as a groin or alongshore close to the dune foot. Somewhere else, a different choice was made with the building of an upperforeshore permeable breakwater using vertical wooden piles. Topographical monitoring of the beaches and shoreline, but also of the engineering structures during about 5 years shows a partial efficiency of these solutions, not being able to completely
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stop the erosion during the major storms Eleanor and Ciara respectively in January 2018 and February 2020. For the two plastic-made modular structures, their movements and deformations under wave impacts appeared relatively important. They are also vulnerable to vandalism. For the wooden permeable structure alongshore-oriented, its efficiency must be confirmed, independently from effects of neighbouring structures, but its stability and environmental integration seem better than the previously mentioned geotextile structures, with such an important reversibility capability.
KEYWORDS: coastal management engineering, experiments, environmental impacts, sandy Normandy coastline.
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